Entre souplesse et mobilité ou comment devenir souple ?

C’est peut-être la question la plus évoquée quand on parle de yoga ! J’ai nommé la SOUPLESSE !

Grande question, grande préoccupation mais aussi grande restriction. J’entends souvent dire « oui mais moi, je ne peux pas faire de yoga car je ne suis pas souple. » Mais pas du tout ! Le yoga va aider à, petit à petit, gagner en souplesse et mobilité. Et je dirai presque JUSTEMENT ! Si tu n’es pas souple et bien tu as plus de raison de faire du yoga que quelqu’un d’autre.

Cette question est d’autant plus présente que sur les réseaux sociaux, nous sommes abreuvés de photos avec des personnes très très souples, très très minces et très jeunes. Je ne traiterai pas ici la question de la minceur et de la jeunesse mais uniquement celui de la souplesse !

Cette fascination pour la souplesse est présente depuis longtemps dans notre imaginaire, alimentée par les spectacles de contorsionniste, de personnes hyperlaxes. Il est vrai que c’est à la fois inquiétant (j’ai toujours peur que les artistes se déchirent un muscle, que leurs articulations « cassent » et je le ressens dans mon propre corps) et en même temps c’est fascinant car non habituel et exceptionnel.

 Souplesse, une capacité du corps et de l’esprit

Pour commencer, on peut regarder ce qui nous disent les dictionnaires.  

Le Larousse définie la souplesse par une « Qualité d'un corps, ou de l'une de ses parties, qui se plie ou se meut avec aisance. »

Une autre définition est « Agilité, facilité dans le mouvement. »

Ici, on parle du corps. Cela fait référence à ce qu’on évoquait plus haut de la capacité du corps à se contorsionner et aux différentes performances extraordinaires de certain.es (ce sont souvent des femmes) artistes.

 
Tourver la souplesse de corps et d'esprit.
Souplesse et mobilité du corps

A ces performances corporelles, s’ajoutent un versant plus psychologique de ce mot. Regardons à nouveau la définition à ce sujet. La souplesse est la « Facilité, habileté à se plier aux circonstances, à s'adapter : Souplesse du caractère. »

La souplesse est souvent valorisée comme quelque chose d’enviable, qu’il faut avoir tant au niveau du corps que de l’esprit. Le mot rigide, lorsque l’on parle de quelqu’un présente une connotation négative. Il est vrai que d’une façon imagée, si l’on fait le parallèle avec la nature, un bois rigide soumis à une pression va casser alors qu’une herbe ou un roseau soumis à la même pression va plier et ne pas casser. Cette souplesse semble donc bien enviable.

Mais, bien sûr, comme tout, la recherche de souplesse et son intérêt doivent se faire avec mesure et conscience. Tout est dans la proportion.

En effet, que ce soit physiquement ou moralement, trop de souplesse ou trop de recherche de souplesse peuvent engendrer des dommages graves pour le corps et pour notre vie. Pour le corps le risque est la déchirure musculaire, l’extension trop importante d’un ligament ou d’un tendon qui auront du mal à retrouver leur taille et postures initiales.

En ce qui concerne la souplesse mental, il faut veiller à respecter ses propres valeurs, besoins et envies. Car faire preuve de souplesse, c’est faire un pas vers la façon de voir des autres, leur façon de faire.

La mobilité

Dans mes cours de yoga, je parle de souplesse mais aussi de mobilité. Ce qui semble à première vue et dans le langage courant identique mais finalement, à bien y regarder, ces deux mots ne sont pas synonymes.   

Tout d’abord, que dis le dictionnaire. « Mobilité = Propriété, caractère de ce qui est susceptible de mouvement, de ce qui peut se mouvoir ou être mû, changer de place, de fonction. Mobilité de la mâchoire ou du bras.

Il y a aussi une partie sur le changement (expression du visage ou des sentiments) ainsi que les mouvements dans l’espace.

Ce qui nous concerne ici relève plus de la première définition, capacité de (se) mouvoir.

Mobilité et souplesse : quelle est la différence ?

En résumé et pour clore cette partie concernant la précision des termes employés, on peut retenir que :

·         la mobilité désigne la capacité de mouvement d’une articulation,

·         tandis que la souplesse désigne l’élasticité d’un muscle.

Pour être clair, on peut être souple sans être 100 % mobile, et également être mobile sans être particulièrement souple.

Néanmoins, il est difficile de séparer complètement ces deux notions car l’une va impacter l’autre et inversement. En effet, un muscle tendu (qui correspond à un manque de souplesse) va quand même jouer sur l’articulation puisque celui-ci va restreindre le mouvement du fait de la tension musculaire et donc va induire un manque de mobilité.

Tu me suis ?

De même une articulation qui ne peut pas bouger va induire une incapacité d’étirer les muscles liés à cette articulation.

On peut conclure cette partie, en disant que pour la santé globale du corps, il est important de mettre l’accent sur ces deux notions.

Ça tombe bien car le yoga offre ces deux possibilités.

 

Est-ce important d’être souple ?

Oui effectivement, la souplesse est importante car elle peut éviter certaines blessures et certaines douleurs.

Car si tu mobilises régulièrement ton corps pour gagner en souplesse, tu vas lubrifier tes tendons, tes ligaments. Les muscles capables de s’étirer auront aussi un pouvoir de contraction plus élevé, ce qui va te permettre d’augmenter ton potentiel sportif.

La souplesse et la mobilité permettent des mouvements de plus grande amplitude.

La souplesse et la mobilité du corps soutiennent la force et l'équilibre.

D’autre part, le travail de la souplesse améliore la conscience de son schéma corporel, facilite la récupération par un drainage lymphatique et veineux

Je ne suis pas souple ! C’est grave docteur ?

Il est bien évident que l’on n’est pas tous fait pareil en termes de mobilité et de souplesse du corps.

La longueur de nos os, la longueur et l’élasticité de nos ligaments, de nos tendons ne sont pas tous identiques. Et ça donne des différences de mobilité et de souplesse. La souplesse évolue aussi en fonction de notre âge, de notre genre et de notre comportement d’activité physique.

On a ces capacités de base liées à notre morphologie, à notre histoire et tout ce qu’on a déjà évoqué mais pas de panique ! Il est possible d’améliorer cette souplesse et cette mobilité grâce à un entrainement régulier.

Quand faut-il travailler sa souplesse ?

Tu as surement entendu parler de la polémique autour de l’étirer après un entraînement sportif ? Faut-il en faire ou pas ? Il y a beaucoup d’études qui disent une chose et son contraire.

Si le but est la récupération après une séance de sport.

Le conseil que je peux donner (et qui est tiré de mes lectures et de mon expérimentation), c’est qu’il est préférable de ne pas s’étirer directement après l’effort sportif. Les muscles sont chauds et ont déjà subis des micro-déchirures lors de la pratique sportive et qu’il est préférable de ne pas accentuer cela par des étirements.

D’autant que les étirements statiques vont bloquer la circulation sanguine et limiter l’évacuation des toxines.

Donc, pour moi, le meilleur moment est quelques heures après la pratique sportive à condition de réaliser des étirements en douceur.

En revanche, si l’objectif est de gagner en souplesse, l’idéal est de réaliser la séance d’étirement espacée de ses entraînements sportifs habituels.

Quels genres d’étirement ?

Il existe plusieurs techniques d’étirement avec des objectifs différents.

Les étirements passifs pour un objectif d’un gain d’amplitude.

Lorsqu’on évoque les étirements, on pense souvent aux étirements passifs qui correspondent à la méthode de stretching que l’on connait assez bien. 

Je t’invite à les réaliser dans le calme et en étant attentif.ve à ton schéma corporel.

Le pigeon pour un étirement passif des fessiers, psoas et quadriceps.

Pour accompagner tes étirements, tu peux :

  • Trouver un lieu calme avec une température confortable

  • Choisir des vêtements confortables

  • Un peu de musique peut également aider à se détendre mais ce n’est pas obligatoire.

  • La respiration va être un point très important. Elle ne peut être séparée des étirements. Inspire et expire se font par le nez avec une bonne conscience. Expirer profondément va contribuer à baisser le tonus musculaire indispensable pour un étirement efficace.

  • Je t’invite à être à l’écoute de tes sensations ce qui te permettra de trouver ta limite. La douleur est un signal d’alarme indiquant que tu dois réduire l’amplitude.

Par contre, cette technique d’étirement passif n’est pas recommandée en amont d’un entraînement sportif. Ce qui est conseillé avant une pratique sportive, ce sont les étirements dynamiques et actifs.

Les étirements actifs

C’est une forme d’étirement qui peut s’apparenter à l’étirement passif (on ne fait pas de mouvement). La différence avec l’étirement passif, c’est qu’il y a une contraction musculaire.

Une contraction d’un muscle va permettre l’étirement du muscle antagoniste. Pour être plus clair, quand je lève la jambe (contraction des quadriceps) je vais étirer les ischio jambiers (à l’arrière de la jambe).

En yoga, c’est le principe de la posture Supta Padangusthasana ou la posture allongée pied en main : le pied flexe active le quadriceps et étire l’ischiojambier.

Supta Padangusthasana, étirement actif, permet d'étirer l'ischio-jambier avec une contraction du quadriceps.

Les étirements dynamiques

L’étirement dynamique quant à lui, utilise le mouvement pour étirer les muscles et faire travailler les articulations dans toute leur amplitude de mouvement.

En yoga, ils sont assez connus, on les utilise beaucoup. Ce sont les « chat dos rond, chat dos creu » ou les cercles avec les bras pour mobiliser les épaules. Il y a aussi les fentes en marche.

Les étirements dynamiques font souvent partie d’un échauffement actif, pour ma part, je les intègre souvent dans mes débuts de séances de yoga.

Il peuvent également être utiliser en post pratique et notamment post rando ou autre activité outdoor.

Sur cette vidéo, tu trouveras Supta Padangusthasana en dynamique.

 

Il est également possible de pratiquer des étirements rapides pendant la marche et plus particulièrement un étirement des psoas et des quadriceps. J’explique cette technique dans un article que tu trouveras ici.

 

La bonne nouvelle c’est que la souplesse et la mobilité peuvent être entraînées et améliorées.

Avec un entrainement régulier, jour après jour il est possible d’améliorer en douceur ses capacités.

Il faut néanmoins faire attention à adapter ses mouvements à son propre corps et sa propre amplitude afin de ne pas casser des fibres musculaires.

Une bonne base : 10 minutes d’entraînement de souplesse par jour.

Alors à toi de jouer !

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